Mix #39 : “Est-ce que je travaille assez ?” 🥵

✍️ “Est-ce que je travaille assez ?”

C’est la question que je me pose depuis que j’ai 18 ans.

Le traumatisme a commencé en prépa.

Chaque instant où je ne révisais pas, j’imaginais un rival en train de poncer son manuel d’histoire géo dans la bibliothèque de “Ginette” (la meilleure prépa de France).

Dans ma tête, ce jumeau maléfique travaillait 24h /24, 7j /7.

Autant dire que je me tenais à un standard impossible.

Pour m’en rapprocher, j’essayais de réduire mes heures de sommeil. Je m’étais entraîné à fonctionner en dormant moins de 6 heures par nuit.

(Ce qui était une énorme idiotie, d’ailleurs, car le sommeil affecte directement la mémoire. Donc dormir moins pour réviser plus est directement contre-productif).

Quand j’ai commencé mon business, je suis parti sur la même lancée.

Heureusement, mon rival imaginaire de Ginette était maintenant en stage à La Défense - et je savais que les autres coachs en séduction étaient des dégénérés qui ne travaillaient pas si dur que ça.

Mais je continuais à suivre la même règle : “Travailler aussi dur que j’en suis capable”.

À ce stade, j’imagine que vous vous attendez à un retournement de situation, et que je vous dise : “mais ensuite j’ai découvert “work smart, not hard” - et j’ai explosé mon business tout en me prélassant sur la plage”.

Non.

Désolé de vous décevoir.

Aujourd’hui j’ai une grosse audience, des business qui tourne, une équipe de 11 personnes, 2 enfants…

… et je continue à travailler aussi dur que j’en suis capable.

Ce que j’ai découvert, c’est que cette barre n’est pas si haute que ça.

En prépa, je pouvais me forcer à rester dans ma chaise pendant 10 heures par jour, et imaginer que si je surlignais ma liste de vocabulaire anglais pour la 30ème fois, ça allait mieux rentrer.

Mais dans mon business, il y a des tâches qui ont clairement cent fois plus de valeur ajoutée que toutes les autres : écrire, enregistrer des vidéos et prendre les bonnes décisions.

Je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas écrire 10 heures par jour.

Même Stephen King, un auteur absurdement prolifique (plus de 65 romans à son actif) écrit environ 4 heures par jour. Dans sa jeunesse, ça faisait environ 2000 mots par jour - aujourd’hui il tourne plutôt à 1000.

Donc j’ai 3 à 4 heures de travail créatif le matin. Plus 2 à 3 heures pour gérer mon business, mon équipe, répondre aux messages, etc…

Concrètement, je mesure chaque heure sur Toggl.

Une bonne journée tourne aux alentours de 6h. 5h serait un minimum et au-delà de 7h, ça commence à faire trop.

Comme Toggl ne mesure que “les minutes concentrées sur une tâche bien précise”, il faut généralement que je sois à mon bureau 7 à 8 heures pour faire mes 6h mesurées.

Je peux tenir cet emploi du temps du lundi au samedi sur le long terme.

Peu après avoir commencé à vivre de mon business, j’ai arrêté de travailler le dimanche.

Et il y a deux ans, j’ai arrêté de travailler la dernière semaine de chaque trimestre.

La philosophie derrière ces pauses est d’éviter les “crash” incontrôlés.

Quand je ne prenais pas de vacances, je finissais toujours par arriver sur une période d’épuisement, où je devenais quasiment incapable de produire quoi que ce soit pendant plusieurs jours - ou parfois plusieurs semaines.

C’était assez catastrophique, car :

Je me sentais comme une merde, de ne pas être capable de travailler

Ça arrivait toujours au pire moment, en plein milieu d’un gros projet (qui m’avait fatigué)

Je ne faisais rien de ces “vacances” et je me retrouvais à regarder des séries à la chaîne

À la place, je prends des pauses prévues à l’avance le dimanche (et dernièrement aussi le samedi - je m’adoucis un peu) et chaque 13ème semaine. Ça me permet de me remettre à zéro de manière contrôlée et éviter d’exploser en vol.

Ceci étant dit, j’ai l’impression que la plupart des gens qui veulent monter un business ne travaillent pas assez.

Je me base sur plusieurs principes :

Consommer du contenu n’est PAS du travail. En plus de mes heures de travail, je lis 2 à 3 heures par jour.

Si vous travaillez à plein temps, vous n’avez probablement pas l’énergie de faire votre meilleur travail le soir.

Il faut donc soit bosser comme un bourrin tout le week-end (une option honorable), ou vous lever très tôt et bosser 2 à 3 heures sur votre business avant votre job (c’est ce que j’ai fait pendant les seuls 6 mois de ma vie où je travaillais en bureau).

La plupart des gens croient qu’ils ont besoin de “glander” plusieurs heures par jour devant Netflix / TikTok / YouTube pour recharger leur cerveau. C’était mon cas pendant des années. Le problème, c’est que ces activités sur-stimulantes ne reposent pas du tout votre cerveau !

J’adore regarder YouTube, mais pas seulement quand j’ai de l’énergie. Si je suis vraiment épuisé, je m’allonge ou je vais marcher sans distractions.

Pourquoi je vous parle de tout ça ?

Parce que je trouve assez dur de comprendre concrètement ce que les gens veulent dire quand ils parlent de “travailler dur”.

Par exemple, Elon Musk est censé être un des plus gros bosseurs au monde - mais il passe apparemment ses journées à tweeter des memes.

Pour ma part, j’ai découvert que le maximum que je pouvais tenir sur le long terme est 5 à 6h (trackées) par jour / 6 jours par semaine / 48 semaines par an.

C’est moins que ce que j’aurais pensé naïvement. Et il est bien sûr possible de faire beaucoup plus sur une période de quelques années - ce qui peut-être nécessaire quand vous débutez.

Je vous parle aussi de ça, car aujourd’hui est le lundi de la 13ème semaine du trimestre. Mais j’ai quand même décidé de travailler, car j’ai un Mix à écrire et une vidéo à enregistrer.

Et puis je suis sûr que mon rival de Ginette va envoyer sa newsletter aujourd’hui…

📹 Nouvelle vidéo

L’arnaque écossaise qui va changer YouTube

Est-ce qu’un seul créateur peut changer YouTube à jamais ?

Oui - car un YouTubeur qui explose sera copié de partout. Casey Neistat a radicalement changé le format du vlog. Mr Beast a lancé la tendance des vidéos défi extrêmes.

La nouvelle tendance à la mode : les chasseurs d’arnaque.

📖 Livre du lundi

Cathedral of the Wild: An African Journey Home

J’ai acheté ce livre après avoir entendu l’auteur sur le podcast de Tim Ferriss.

C’est l’histoire d’un gars qui grandit sur une réserve sauvage en Afrique du Sud, son lien avec la nature et sa quête existentielle.

Le passage qui m’a le plus marqué est son éducation.

Ses parents ont un business de safari de luxe au milieu de la cambrousse. Donc après quelques années passées sur la réserve, ils envoient leurs enfants dans une école privée à Johannesburg.

Mais les enfants, qui ont grandi au milieu de nulle part, ne s’intègrent pas facilement dans ce milieu de gosses de riches.

Donc les parents changent de stratégie et engagent une préceptrice à plein temps pour éduquer leurs enfants.

Quelle idée géniale ! Les enfants évitent l’enfer qu’est le système scolaire moderne, ils apprennent beaucoup plus vite, ils suivent leurs parents dans leurs aventures à travers le monde. Quand ils sont ados, ils vont même en voyage éducatif autour de la planète (Italie, Inde…) pendant plusieurs mois avec leur préceptrice.

Et le salaire d’une prof à plein temps est probablement moins cher que 2 places en école privée.

Évidemment, ce n’est pas accessible à tout le monde - mais pour ceux qui peuvent se le permettre, ça semble être une option de rêve.

📰 Article du lundi

Why we stopped making Einsteins

Dans la continuité de la section précédente (gras ajouté par mes soins) :

“Tout ne s'améliore pas avec le temps. Il y a certaines choses que les gens faisaient mieux dans le passé, en raison d'une sagesse perdue, mais aussi simplement parce qu'à l'époque les choses n'étaient pas produites en masse. Les magnifiques robes anciennes, les tapis cousus à la main, même les appareils de cuisine étaient autrefois plus solides et duraient plus longtemps. Vous pouvez commander sur internet un katana bon marché fabriqué en série, mais vous seriez fou de l'utiliser dans un combat contre une lame d'acier plié 20 fois, même si cette dernière était ancienne. Les violons Stradivarius, fabriqués à la main par les membres de la famille italienne Stradivari, sont légendairement considérés comme ayant un son supérieur et unique par rapport aux violons fabriqués avec les techniques les plus modernes.

Un enfant qui passe de gouvernantes qui lui enseignent plusieurs langues à des chercheurs renommés qui leur enseignent les mathématiques avancées n'est pas non plus reproductible dans le monde d'aujourd'hui. En transformant l'éducation en un système de production de masse, nous avons créé un système superbement démocratique qui a beaucoup amélioré la vie de la majorité des gens et du monde dans son ensemble. C'était la bonne décision. Mais nous avons perdu les esprits les plus élégants et les plus beaux, ces Stradivari mentaux, qui étaient créés grâce à un processus artisanal.”

Cet article fait l’argument que les génies du passé étaient le fruit d’une éducation intensive par des tuteurs. Mais aujourd'hui, même les plus riches envoient leurs enfants dans des écoles privées (hors de prix, mais sans tutorat individuel).

Je ne suis pas aussi pessimiste que lui, et il y a de bons contre arguments, mais l’idée est intrigante…

📼 Vidéo du lundi

I Tried Biohacker’s $2,000,000 Routine To Reverse Aging

Je ne mets pas en avant cette vidéo pour son contenu, mais pour son histoire.

Il y a 3 mois, je suis tombé sur ce post, par un expert de YouTube :

Traduction : “Cette nouvelle chaîne poste constamment des vidéos géniales ! Très impressionnant pour un créateur solo!”

À ce moment, la chaîne avait moins de 200 abonnés, et faisait au plus 1000 vues par vidéo.

Un coup d'œil sur la chaîne m’a fait conclure que Tyler avait raison : bon sujet, bon montage, excellentes miniatures.

Et pourtant, la chaîne ne décollait pas…

Ce genre de situation est super fréquent. Sur le court terme, YouTube peut être assez imprévisible. Mais sur le moyen terme, quelqu'un qui poste de bonnes vidéos finit toujours par exploser.

Alors je me suis abonné, et j’ai silencieusement suivi la chaîne.

Et boom :

Vidéo avec 760k vues. Il a eu son moment “Loup de Wall Street” (la vidéo qui a fait exploser ma propre chaîne).

Est-ce que c’est sa meilleure vidéo ? Pas nécessairement. Et d’ailleurs, ses anciennes vidéos récupèrent rétroactivement des vues (comme c’est aussi arrivé pour moi.

La formule est toujours la même : un sujet intriguant, une vidéo dynamique - et surtout une excellente miniature.

En l'occurrence, il suit un format bien connu : “j’ai essayé la routine de X”.

Autre exemple ici chez Nathaniel Drew :

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